Nouvelle librairie française - Bogota - Colombie
Par Luis Suarez, nouvelle librairie de Bogota, Colombie
Suite à une décision du maire de Bogotá le 20 mars, nous avons dû fermer la librairie le 19 mars au soir. Le dimanche 22 mars, une déclaration présidentielle a ordonné un prolongement du confinement jusqu’au 13 avril, avec de fréquentes reconductions de 15 jours supplémentaires, jusqu'au 15 juin. Pendant ce temps, les ventes par Internet étaient faibles car la plupart des gens donnaient la priorité aux produits vitaux.
Au cours du dernier mois, le président a réactivé l'économie par secteur et les librairies ont pu ré ouvrir à partir du 15 mai à la condition que les protocoles de sécurité soient officialisés par la mairie de Bogotá et les autorisent à ré ouvrir. Nous avons reçu cette autorisation le 22 mai et notre librairie a ré ouvert de midi à 16 h, du lundi au samedi. En plus des horaires réduits, les personnes sont autorisées à faire leurs courses selon leur numéro de carte d'identité. Les personnes dont le numéro termine par un chiffre pair peuvent sortir un certain jour et celles dont le numéro termine par un chiffre impair un autre jour. Le tout pour réduire encore le flux de passants dans les rues.
Mais le plus décourageant est la tentative de partenariat dès février avec une école qui allait développer des cours de français ce qui nous a conduit à importer environ 600 livres. Ces livres nous sont parvenus à la mi-mars, mais en raison du confinement, le président a déployé les classes à distance en passant par les plateformes Internet. Résultat : cette école a pris la décision d'annuler les activités prévues pour cette année, car l'espace via Internet leur suffisait et nous nous sommes retrouvés avec cette commande stockée dans notre entrepôt. Malgré nos tentatives pour l'offrir à d'autres établissements sans succès, les échéances de paiement se rapprochent sans que nous ayons les moyens d’honorer leur règlement. Cet établissement n’a pas réalisé dans quelle situation cela nous mettait, notre entité privée fonctionnant avec nos seuls revenus liés à la vente des livres. Pour cette année, toutes les écoles continueront dans des classes à distance.
Aujourd’hui, les ventes se sont un peu améliorées, les lecteurs traditionnels sont revenus, nous savons que peu à peu nous sortirons de cette impasse. Pour l'instant, nous allons nous rediriger vers les écoles et universités qui devraient reprendre en espérant qu’elles ne miseront pas uniquement sur le travail virtuel mais aussi sur les livres papier.