2014 / En direct du Salon du livre jeunesse de l'Océan indien
La Réunion est un pôle majeur d’édition dans la région Océan indien. Afin de continuer à cerner les enjeux de cette région en termes de circulation du livre, nous avons profité de l’opportunité du salon du livre jeunesse de l’Océan indien pour programmer cette mission à La Réunion et avons convié trois libraires de la zone à participer au salon et à une rencontre professionnelle :
Voahirana Ramalanjoana, présidente de l’Association des Libraires de Madagascar (ALM) et gérante de la librairie Maison de la Presse à Tananarive (Madagascar) ;
Boris de Chazal, directeur de la librairie Le Trèfle à Curepipe (Maurice), une librairie indépendante et dynamique, qui existe depuis plus de 50 ans ;
Isabelle Mohamed, gérante de deux librairies : la Bouquinerie d’Anjouan (Comores) ayant plus de 20 années d’existence et la Bouquinerie de Passamainty (Mayotte), créée en 2011.
Accompagnés par Agnès Debiage, librairie Oum el dounia en Egypte et Vice-Présidente de l'AILF
Libraires, éditeurs et bibliothécaires réunis pour l’occasion
- Le Salon du livre jeunesse de l'Océan indien était l’occasion idéale pour encourager les échanges professionnels à l’échelle sous-régionale. L’AILF a donc organisé la venue de libraires de Madagascar, de l’Ile Maurice, des Comores et de Mayotte afin de rencontrer éditeurs et bibliothécaires réunionnais, regroupés, pour certains, au sein de l’association La Réunion des Livres (LRDL).
Des intérêts conjoints…
- Les éditeurs réunionnais désireux de faire connaître leurs livres dans la zone comptent beaucoup sur un réseau de libraires locaux pour faciliter la circulation et la diffusion de catalogues centrés sur des histoires communes.
- Les bibliothécaires, quant à eux très au fait de la production éditoriale des autres îles (notamment via internet et des revues spécialisées) veulent s’assurer de l’accès aux livres. Par conséquent, les libraires réunionnais doivent être opérationnels pour servir les marchés des médiathèques locales.
- Mais les libraires aussi se sont retrouvés puisque plus de 8 librairies réunionnaises ont été visitées, réparties entre Saint-Denis, Saint-Pierre, Saint-Gilles avec chacune des tailles, des fonds et des identités différentes. Certaines totalement consacrées à la vente de livres, voir même à un genre particulier comme la BD avec deux librairies spécialisées dans la bande dessinée, d’autres développant aussi un rayon papeterie, carterie, presse, tabac ou matériel informatique.
…Promouvoir les littératures de l'Océan indien
- Au cœur des échanges, la question de la circulation de la littérature sous-régionale. La qualité du réseau de librairies de la sous région et celle de la production sous-régionale sont évidents. Les libraires ont pu faire leur « plein de livres » afin de voir comment certains titres pourraient trouver un public dans les autres îles de l'Océan indien. Mais mieux encore, ils ont pu discuter avec les éditeurs de leurs projets éditoriaux et évoquer des projets d’animation comme l’indique ces quelques exemples donnés par Agnès Debiage, vice-présidente de l’AILF à l’origine de ce projet en tant que responsable de la zone Océan Indien.
Avant-goût de projets communs
- La récente bande dessinée Coup d’état à Tamatave éditée à La Réunion devrait bientôt être disponible à Madagascar, avec, en prime, de possibles animations avec l’auteur.
- « C’était à Madagascar, grande île de l’Océan indien, dans le massif de l’Isato ». C’est ainsi que commence l’album Maki kata illustré par Modeste Madoré, Prix du livre jeunesse de Ouessant en 2011. Cette phrase a trouvé tout son écho auprès de la libraire malgache invitée et présidente de l’Association des libraires malgaches. Celle-ci s’est d'ores et déjà attelée à planifier le partage des auteurs entre les libraires membres de l’ALM pour que tout le monde puisse en bénéficier.
- Le catalogue Orphie présente deux albums pour la jeunesse écrits par des auteurs vivant à l’île Maurice ; une opportunité pour le libraire de Maurice présent à la Réunion.
La synergie avec les autres îles de cet espace francophone, très isolé, est en devenir ; l’enthousiasme autour de ces quelques projets communes en est bien la preuve.
